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Accueil de la bibliothèque > Dictionnaire pratique et historique de la musique par Michel Brennet (1926)

Dictionnaire pratique et historique de la musique
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Vielle
Nom féminin.
Instrument à cordes, à roue et à clavier, d'une lointaine origine et qui, après des moments de vogue, est relégué aujourd'hui parmi les instruments populaires, en quelques provinces et principalement dans le Morvan et le Berry.

Sa plus ancienne représentation figurée est celle du chapiteau de Bocherville, au musée de Rouen (Xe s.), où l'instrument en forme d'une grosse guitare allongée est posé sur les genoux de deux personnages assis dont l'un agit sur des touches placées au-dessous du manche, tandis que l'autre tient la poignée d'une manivelle. Le nom de l'instrument était Organistrum, puis Symphonia, qui se traduisit vers le XIIIe s. en Chifonie. Ce nom était encore usité au XVIe s. Une vielle du Kensington Muséum, aux armes de France, avec peintures et H couronnées, est citée comme ayant appartenu à Henri III ou IV : c'est probablement à l'un des musiciens de la chambre et non au roi, que cette vieille à servi. Mais la décoration de l'instrument prouve qu'il n'était plus alors, comme au moyen âge, abandonné aux mendiants. On l'appelait en Allemagne Lyra mendicorum ou Bauerleyer. L'apogée de la vogue de la vielle fut au milieu du XVIIIe s. Le luthier Bâton transforma en vielles un grand nombre de luths, de théorbes et de guitares : leur décoration et les chevillers à têtes sculptées qu'y ajouta Bâton contribuèrent à les faire acheter par les amateurs. Un jurisconsulte, Terrasson, écrivit une Dissertation qui est un éloge de l'instrument (1741). Danguy se fit remarquer comme virtuose, Boismortier composa pour la vielle. Marie Leczynska, Mme Adélaïde, le comte de Clermont, jouaient de la vielle. Le goût démesuré des amateurs français du XVIIIe s. pour la vielle et la musette n'était pas partagé par tout le monde. « Ce n'est point le goût, encore moins la raison, mais la mode, qui a arraché ces instruments de la main des aveugles et des pâtres, à qui nos ancêtres les avaient relégués... Sans les grimaces de ceux qui en jouent, ils ne seroient pas supportables aux oreilles musiciennes, après qu'on les a écoutés plus d'un quart d'heure... » (Lettre de l'abbé Carbasus, etc., 1739). La mode fut funeste aux instruments anciens ; quantité de beaux luths furent transformés en vielles par des luthiers sans goût. La vogue déclina sous Louis XVI. Des mains des princesses, elle était retombée à celle des chanteuses du boulevard, dont l'une, surnommée Fanchon la Vielleuse, devint l'héroïne d'une dizaine de pièces de théâtre jouées de 1800 à 1811. Puis la vielle fut à nouveau abandonnée aux mendiants venus de quelques provinces, du centre surtout, où elle est encore jouée dans les fêtes populaires.

Au début du XXe s., L. Grillet et M. de Bricqueville ont joué de la vielle avec succès dans les concerts de musique ancienne. Ce dernier artiste décrit ainsi l'instrument, tel qu'il était devenu classique : « La vielle est un violon sur lequel les cordes sont mises en vibration au moyen d'un clavier, au lieu d'être touchées par les doigts de l'exécutant; l'archet garni de crins est remplacé par une roue polie et enduite de colophane ». Les cordes pour la mélodie sont au nombre de 2, à l'unisson. Les cordes produisant des basses pédales sont appelées bourdon, mouche, trompette. Les 2 cordes chanterelles sont enfermées dans une boîte allongée contenant les sautereaux que la main gauche de l'exécutant fait mouvoir en pressant sur les touches du clavier. La roue, étant mise en marche par la manivelle que manœuvre la main droite, frotte les 2 cordes jumelles comme ferait un archet, et les sautereaux frappent les cordes au point voulu pour réduire leur longueur selon le son à produire. Les bourdons ne sont pas soumis a l'action des sautereaux; on peut les écarter de la roue pour les réduire au silence. Il y a 2 bourdons de chaque côté de la boîte à clavier. Ils sont accordés à la tonique et la dominante. L'accord est : chanterelles, sol; bourdons, ut et sol; mouche (abandonné) sol à l'unisson des chanterelles; trompette, ré de violon; gros bourdon, sol filé de violoncelle (rarement usité). La corde dite trompette est soumise par le mécanisme d'un petit chevalet mobile ou coup de poignet, à des battements ou chevrotements dont l'exécutant règle la fréquence et l'intensité. Le clavier, dans les vielles de Bâton l'aîné, comptait 24 touches à partir du sol de la clef de sol 2e ligne, ce qui donne 2 octaves moins un ton.

Les formes générales de la vielle sont très variables, en partie parce que beaucoup sont faites de corps de luths ou autres instruments. (de Bricqueville). Les premiers recueils de musique pour la vielle, publiés à l'époque de sa grande vogue, étaient destinés indifféremment à la musette et à la vielle, les deux instruments ayant le même registre, le même caractère (pastoral) et à peu près la même étendue (la musette a le fa grave en plus). Tels étaient les huit recueils de Vaudeville, Menuets, Contredanses et Airs choisis, de Chédeville aîné (1732 et suiv.). Plus artistiques furent les Divertissements champêtres, de Michon, et surtout les Sonates de Buterne (3 avec la basse, 3 avec une 2e vielle). Des quatre méthodes publiées, celle de Dupuit (1741) est la plus intéressante. « La vielle
est un instrument ridiculisé par ceux qui s'en sont mal servis », conclut l'auteur cité plus haut.


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