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Accueil de la bibliothèque > Dictionnaire pratique et historique de la musique par Michel Brennet (1926)

Dictionnaire pratique et historique de la musique
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L' LA LE LI LO LU LY
Lied
Nom masculin allemand, pluriel lieder.
- Petite composition vocale à une seule ou plusieurs parties, avec ou sans accompagnement instrumental, d'origine populaire ou artistique et de style, de formes et de dimensions très variés. Tous les genres de chansons, couplets, romances, mélodies, sont rassemblés en Allemagne sous le titre de lied, qui a été appliqué aussi à des pièces instrumentales sans paroles. Il n'est donc pas tout à fait exact de dire qu'il existe une forme de lied, mais bien un grand nombre de formes plus ou moins différenciées entre elles.

L'imprécision du genre lied est reconnue par les historiens germaniques eux-mêmes qui, en reconnaissant l'origine étrangère des grandes formes de l'opéra, de l'oratorio, de la sonate, du concerto et de la symphonie, revendiquent celle du lied comme purement allemande et en citent comme premiers spécimens les Airs d'Henri Albert (1604-1651) qui, à la vérité, étaient partiellement imités de modèles empruntés à d'autres nations. Walther (1732) réserve le nom d'Air ou Aria aux morceaux formés d'un chant continu, ou divisé en deux parties, et celui de lied aux pièces comprenant plusieurs strophes, stances ou couplets, chanté sur la même mélodie; il remarque en même temps et signale aux poètes le danger d'écrire des strophes de sentiments contradictoires ou dont la construction syllabique diffère et qui engendrent, dans l'application de la mélodie, des contresens ridicules. Très court et très simple, sans ornement vocal ni recherche de composition, le lied de cette époque passa sur le théâtre allemand dans les Singspiele qu'à l'imitation des Ballad-Operas anglais et des Vaudevilles français, on commença de représenter à Berlin en 1743. Bientôt Joh. Adam Hiller s'engagea dans cette voie et, en dehors de ses petits opéras comiques, fit paraître des lieder « pour le monde élégant » (1759). Reichardt; Joh. André, J. P. Schulz le suivirent.

Les musiciens de l'Allemagne du Sud et de l'Autriche ne donnèrent qu'un peu plus tard au lied une allure plus musicale et quelquefois légèrement italienne ou du moins plus mélodique. Quoique Herder, en 1773, eût signalé l'intérêt des chants populaires et commencé, peu d'années après, d'en recueillir les textes,, les musiciens préférèrent répandre leurs propres ouvrages, que de se livrer à des recherches patientes et sans gloire et, pour satisfaire aux goûts de simplicité d'un grand nombre d'amateurs, créèrent le style factice et pseudo-populaire appelé Volkston; bientôt un immense répertoire fut mis à la disposition des « gosiers allemands ». Si grande était devenue la vogue du lied à la fin du XVIIIe s., que la production en ce genre, cataloguée par Friedländer, après avoir atteint 507 numéros en cent ans, de 1689 à 1790, n'en fournit pas moins de 290 dans les huit années suivantes, de 1791 à 1799. A dater du XIXe s., l'abondance décourage le bibliographe. C'est aussi l'époque où apparaît une nouvelle acception ou plutôt un agrandissement ou un relèvement du lied. Seulement à la fin de sa vie, on avait vu Mozart écrire ses lieder sur trois portées, au lieu de deux seulement, chant et basse. Après lui, de plus en plus, se développe l'intérêt de l'accompagnement. On s'attache à choisir des textes de plus haut mérite littéraire et l'on s'accoutume à les composer d'un bout à l'autre, au lieu d'en adapter toutes les strophes à une unique mélodie; l'expression se précise ainsi, se fortifie; le plan musical devient plus varié et plus complexe; on l'élargit par l'addition d'une partie centrale; Reichardt, Zumsteeg, écrivent des ballades sur des sujets dramatiques. Avec Franz Schubert (entre 1814-1828), le lied atteint une perfection que n'ont pas surpassée les plus illustres continuateurs du genre, Robert Schumann (de 1840 à 1852), Robert Franz (même époque), Joh. Brahms (1833-1897), Hugo Wolf (fin du XIXe s.).

Soit qu'on le considère dans son histoire ou qu'on ait en vue seulement ses spécimens modernes, le lied apparaît comme un genre musical fécond en beautés d'invention, d'expression et de facture, et enfermé en de brèves limites d'étendue, mais s'y mouvant librement en des dispositions assez variées pour qu'il soit aussi impossible de définir une fois pour toutes une « forme lied » qu'en France une « forme chanson a unique et régulière. Si l'introduction du mot lied a pu être justement réclamée comme indispensable, dans la langue italienne ou la langue française pour désigner les œuvres allemandes de ce genre, rien ne nécessite son application à des mélodies et à des chansons françaises, ni la transformation de la forme germanique de son pluriel en er (lieder), en forme française avec pluriel en s (lieds).

- L'histoire du lied à plusieurs voix n'est pas constamment parallèle à celle du lied à voix seule. Son origine, beaucoup plus ancienne, remonte aux XVe-XVIe s., époque où il se modèle sur la chanson polyphonique des maîtres français et flamands. Il disparaît aux XVIIe-XVIIIe s. pour renaître à la veille du XIXe s., par l'effort des musiciens de l'Allemagne du Nord et principalement de Reichardt, et de Zelter, dont l'intention était de fournir un aliment facile et séduisant aux sociétés chorales d'amateurs, nouvellement organisées. Ce but, immédiatement visé et atteint par de nombreuses publications, dont l'une des plus considérables, le Mildheimischen Liederbuch (1799), ne contenait pas moins de 518 morceaux. Les Männergesangvereine (Unions chorales pour voix d'hommes) qui fonctionnent dans toutes les régions de langue allemande ont à leur disposition un total certainement « colossal » de lieder à plusieurs voix, parmi lesquels brillent des œuvres charmantes ou admirables signées des noms les plus célèbres et rehaussées encore par la banalité du répertoire qui les entoure, et qui a son équivalent dans nos chœurs d'orphéons.

- Le titre de lied a été souvent donné, à l'époque moderne, à de petites compositions instrumentales dont les dimensions et le caractère mélodique sont imitées du lied à voix seule. Le plus célèbre exemple que l'on en puisse citer est la collection des Lieder ohne Worte pour le piano, de Mendelssohn, dont le titre a été traduit en français par Romances sans paroles.


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