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Accueil de la bibliothèque > Dictionnaire pratique et historique de la musique par Michel Brennet (1926)

Dictionnaire pratique et historique de la musique
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Basse
Nom féminin.
1. La plus grave et la plus étendue des voix d’hommes. Les variétés qu’elle présente ont été classées sous divers nom :
- La Basse profonde, autrefois nommée Basse-contre, située du ré ou du mi au-dessous de la portée, en clef de fa, sol ou au si, une douzième plus haut; Levasseur, pour qui Meyerbeer écrivit les rôles de Bertram, dans Robert le Diable (1831), et de Marcel, dans Les Huguenots (1836), descendait au mi bémol au-dessous des lignes et montait au fa dièse au-dessus. Un air de Haendel, chanté par Boschi dans Acis et Galatée (1708), dépasse encore cette étendue :

On trouve en Russie des chanteurs dont la voix, descendant au contre-fa, donne aux chœurs religieux et populaires une puissance et un coloris singuliers.
- La Basse chantante, dite autrefois Basse-taille, est confondue souvent avec le baryton, qu’elle dépasse au moins d’une tierce au grave; moins puissante, mais plus souple que la basse profonde, elle en diffère plus par le caractère que par l’ambitus. Il n’est pas d’opéra qui ne contienne pour l’une ou l’autre variété de la voix de basse un ou plusieurs rôles de première importance. Par une tradition qui s’est formée au XVIe s., on lui confie, en France, l’exécution du plain-chant.

2. Instrument le plus grave d’une famille, à cordes ou à vent. La nomenclature instrumentale comprenait, avant le XIXe s., la basse de cromorne, la basse de hautbois, la basse de viole, la basse de violon, etc. Cette dernière, qui s’est maintenue longtemps sous le seul nom de basse, était un violoncelle de grand patron, mesurant, d’après un spécimen d’Amati, 0 m. 80 de longueur de caisse, tandis que les violoncelles du même luthier et de Stradivari mesurent de 0 m. 73 à 0 m. 76. Les noms de basse de viole et de basse de violon sont quelquefois donnés à des jeux d’orgue, imitant le timbre de ces instruments.

3. Partie la plus grave d’une composition harmonique. On désigne cette partie par le nom de basse, quelque soit l’agent sonore qui en est chargé; écrire la basse sous un chant donné, ou écrire un chant ou plusieurs parties sur une basse donnée sont des exercices pratiques dans l’étude de l’harmonie; « jouer la basse » dans un morceau noté pour le piano à quatre mains signifie exécuter les parties de l’harmonie qui occupent les octaves graves du clavier; on dit communément les basses pour désigner les cordes ou les registres graves d’un instrument; on qualifie de pleines les basses d’une composition lorsque l’harmonie que forment les parties graves avec les parties supérieures donne à celle-ci un soutient solide et varié.

4. La Basse d’Alberti est une forme d’exécution de la basse instrumentale en accords brisés, qui se répandit par l’influence du chanteur et compositeur Domenico Alberti (décédé en 1740) et devint à la mode parmi les amateurs, pour sa facilité. Elle se présente fréquemment dans les œuvres de clavecin et de piano de l’époque classique. Mozart en a fait un grand usage.

5. Basse chiffrée. Notation abrégée des parties d’accompagnement, dans laquelle la partie de basse est surmontée de chiffres indiquant les accords qu’elle doit porter et qu’il appartient à l’exécutant de réaliser.

6. Basse continue, souvent appelée, aux XVIIe et XVIIIe s., par l’abréviation, continuo, partie d’une composition destinée à l’accompagnement. On la notait d’une façon sommaire, chiffrée ou non, que l’exécutant développait. Indispensable dans la musique de chambre, elle était d’usage dans l’orchestre, où le musicien chargé de la direction l’interprétait au clavecin.

7. Basse contrainte, dite en italien, basso ostinato, dessin ou motif d’accompagnement formé de quelques notes et uniformément répété pendant tout ou presque tout un morceau. On en reconnaît l’origine dans quelques pièces du XIIIe et du XIV e s., dont les parties s’échafaudent sur un pes de 2 ou 3 notes; il existe des fragments de messes de Dufay (décédé en 1474) et de J. Cousin (XVe s.), construits sur des basses de 4 ou 5 notes in modo tubæ. Au XVIIe s., les musiciens anglais nomment ce procédé ground bass et l’appliquent à l’exécution de variations écrites ou improvisées. En ce genre le Purcell’s ground, le Farinel’s ground devinrent classiques. Buxtehude (décédé en 1707) composa sa belle Passacaille pour orgue sur un thème répété 28 fois à la basse. Le même procédé était de règle pour la Chacone, que Brossard, en 1703, définissait « un chant composé sur une basse obligée de quatre mesures, qui se répète autant de fois que la chacone a de couplets ou de variations, c’est-à-dire de chants différents composés sur les notes de cette basse ». Sous une forme assouplie, la basse contrainte fut appelée à servir l’expression dramatique. Lulli déroule pendant 28 mesures, dans Roland (1685), un dessin de basse contrainte sous un récitatif mesuré.

Gluck, dans Armide (1777), marque par la persistance d’une basse implacable le désir obstiné de vengeance qui inspire l’invocation d’Armide aux dieux infernaux.

Les exemples de basse contrainte ne sont pas rare chez les compositeurs du XIXe s. Le trio du menuet, dans la Suite de Vincent d’Indy, op. 24. (1886), est tout entier développé sur un dessin de 4 notes à la basse, et l’on peut rattacher au même procédé le thème de 4 notes des cloches du Graal, dans Parsifal, de Wagner (1882).

8. Basse fondamentale. Principe théorique proposé par Rameau dans son Traité de l’Harmonie (1722) et développé dans ses écrits postérieurs, pour l’étude des accords. Il est tiré de la résonance du corps sonore, telle que la connaissait Rameau, et consiste à regarder chaque accord comme produit des harmoniques d’un son fondamental, réel et sous-entendu. L’identité des diverses positions de l’accord en découle, et le même son demeure la « basse fondamentale » d’un accord à l’état de renversement et dans lequel il ne joue pas forcément le rôle de basse, c’est-à-dire de partie grave. Aussi Rameau ne donnait-il, en fin de compte, la basse fondamentale que comme « un moyen de vérification de la régulation de l’harmonie » d’un emploi limité aux accords les plus simples, et ne constituant pas, dans la composition harmonique, une basse véritable.

Voir aussi: Accompagnement, Chiffrage, Réalisation

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