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Accueil de la bibliothèque > Dictionnaire pratique et historique de la musique par Michel Brennet (1926)

Dictionnaire pratique et historique de la musique
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Pédale
Nom féminin.
1. Terme de facture. Leviers mus par l'action des pieds et qui ont pour effet : dans l'orgue, de faire parler les tuyaux de jeux correspondant au clavier de pédales, ou bien d'obtenir certains effets, pédales de transmission, de combinaisons, d'accouplement, etc.; dans le piano moderne, d'augmenter la durée de la résonance des cordes en levant les étouffoirs, ou au contraire de la restreindre en diminuant la résonance de deux cordes par chaque groupe de trois, ou en l'appliquant sur les groupes complets (cette pédale était appelée céleste par certains facteurs, vers 1830); dans la harpe ordinaire, de raccourcir ou allonger les cordes de manière à leur faire prendre le demi-ton au-dessus ou au-dessous de leur accord normal. Les pédales de la harpe, au XVIIIe s., étaient au nombre de 7 et communiquaient au moyen de tiges cachées dans l'intérieur de la colonne, avec le mécanisme de tension placé dans la console. Dans les anciens piano-forte du commencement du XIXe s., les facteurs ajoutaient souvent « une pédale de tambourin » dont le mécanisme, à chaque pression du pied, venait frapper une membrane avec ou sans entourage de grelots, semblable au tambour de basque. Cette pédale, et celles que l'imagination des facteurs a essayé vers la même époque d'y associer, étaient déjà justement abandonnées vers 1820. La pédale du piano a pour effet de lever tous les étouffoirs et les empêcher de retomber. Les vibrations se prolongent jusqu'au moment où le pied, cessant de presser sur la pédale, celle-ci abandonne les étouffoirs. La pédale-sourdine fut inventée, dit-on, pour l'épinette, par Pietro Prosperi, de Sienne, en 1700.

2. Dans la composition, son prolongé par tenue ou par répétition pendant une succession d'accords différents, à plusieurs desquels il peut rester étranger, mais en appartenant à ceux sur lesquels il commence et finit de se faire entendre. La pédale est inférieure quand elle se place à la basse, supérieure quand elle est placée à la première partie, intérieure ou médiaire quand elle occupe l'une des parties intermédiaires. Les pédales inférieures sont les plus usitées. Elles se font le plus souvent sur la tonique et la dominante. Lorsqu'il y a pédale à la basse, ou inférieure un peu prolongée, les accords placés au-dessus sont calculés sur la partie immédiatement supérieure, qui est prise transitoirement comme basse harmonique. Il peut y avoir des pédales simultanées de tonique et dominante, tonique et médiante, etc. La pédale intérieure est quelquefois placée au centre d'un accord redoublé. La pédale peut être ornée. Dans le chiffrage de la basse, la pédale peut s'exprimer par une barre de continuité. Exemple de pédale intérieure, dans la soudure du scherzo au finale de la Symphonie en ut mineur de Beethoven, où la pédale soutient et amène le nouveau thème en un crescendo magnifique :


(il y a double pédale, l'une tenue, l'autre répétée, à l'octave).

La pédale peut consister en une réitération de la même note, au lieu d'une tenue. Cette réitération est parfois syncopée ou à contre-temps. Exemple d'une pédale intérieure placée au centre d'un accord redoublé et syncopée :


Wagner a écrit dans le prélude de Rheingold une pédale grave sur mi b qui se prolonge pendant 136 mesures. Elle est tenue par les contrebasses divisées, dont une moitié, pour obtenir le mi b—1, ou mi b0 suivant les diverses manières de compter les sons, sont discordées, leur 4e corde étant baissée d'un demi-ton, l'autre moitié les double à l'octave aiguë.

A la pédale des contrebasses s'ajoute, à la 5e mesure, une pédale des bassons divisés également à l'octave sur si b. Sur cette double pédale se dessine depuis la 17e mesure le dessin mélodique exposé et repris en imitation par les huit cors.

Debussy, dans son poème pour orchestre De l'aube à midi sur la mer, a posé tout le début sur un roulement ppp de timbales qui forme pédale grave (si naturel) et que doublent les contrebasses divisées, un groupe donnant le même si en longues tenues, l'autre en pizzicati sur le 1er et le 3e temps de chaque mesure 4/4, le tout pp.

3. Partie d'une fugue écrite à 3 voix au moins, dans laquelle une voix soutient un seul et même son pendant que les deux autres s'enchevêtrent en réponses serrées. La pédale de la fugue se place avant ou après le stretto, pour le préparer ou pour conclure. Elle sert, en affirmant le ton principal, à permettre que l'on fasse entendre simultanément différents tons voisins, ce qui « contribue à resserrer la trame du discours musical et à en ranimer l'intérêt ». (Gédalge).

Le mot a deux sens en harmonie, celui de simple tenue d'un son pendant laquelle se succèdent des dessins ou des accords divers, et celui, théorique, de la « considération de pédale » qui entre en jeu seulement dans le cas où se produisent des dissonances, relativement à la pédale. Celle-ci a pour but d'affirmer puissamment une tonalité, soit par tenue de la tonique, ou de la tonique avec la dominante (pédale double) ou par tenue ou répétition de l'accord parfait du ton. On a qualifié de « pédale » un dessin obstiné de trois notes se répétant sous le développement des harmonies des parties supérieures. A ce compte, le Carillon, de L'Arlésienne serait une pédale.


Voir aussi: Orgue, Pédalier

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