Rapidité dans l'exécution. On s'étonnait, vers 1700, de la vitesse des traits chez les violonistes italiens. « Vous ne sauriez croire combien il est effrayant de voir 32 notes en une seule mesure. » (Le Cerf de la Viéville,
Comparaison, 1
re partie, p. 116); mais l'auteur de cette observation néglige de nous faire savoir de quelle mesure il s'agit. Mersenne (1636) se livrait à des calculs basés sur l'audition des meilleurs virtuoses, pour savoir si l'on peut jouer avec une plus grande vitesse sur la viole ou sur l'épinette. Un musicien ne peut toucher plus de 960 fois une ou plusieurs cordes en une minute ou 17 600 dans une heure, etc. (chapitre sur l'épinette). Cette observation scientifique, qui remonte à trois siècles, démontre que la vélocité moyenne n'a guère varié depuis cette époque. 960 notes à la minute représentent 16 notes à la seconde, soit 16 quadruples croches pour une noire en mouvement
largo de 60 au métronome; ou un mouvement
allegro moderato de 120, avec triples croches. Pour l'orgue, les mouvements étaient moins vifs, à cause de la dureté des claviers : les observations faites par les musiciens du XVII
e et du XVIII
e s., en prenant comme base la seconde et la minute, nous donnent comme équivalent environ la nuance
80 à 90 pour
allegro moderato; 60 à 70 représentent l'
andante; 120, un mouvement presto.