Dictionnaire de Métronimo | |
Dictionnaire pratique et historique de la musique | |
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2. Son-type sur lequel se règle l'accord des instruments ou des voix: : donner le ton = indiquer aux musiciens, avant l'exécution d'un morceau d'ensemble, le son-type, qui est ordinairement le la du diapason normal; être hors du ton, sortir du ton = perdre l'accord, perdre la notion du son qui doit servir de point de repère. L'ancienne pratique musicale, au XVIIIe s., distinguait trois bases différentes pour l'accord des instruments et des voix : le ton d'église, le ton de chapelle et le ton de chambre. (Voyez Diapason.)
3. Situation de la gamme dans laquelle se meut une phrase ou un morceau de musique. Les modes diatoniques modernes, majeur, mineur, transposés par le moyen des altérations constitutives, sur chacun des degrés de la gamme diatonique, donnent naissance à autant de tons qu'il y a de degrés. Le type du mode majeur étant la gamme naturelle d'ut, l'emploi successif des altérations constitutives progressant de quinte en quinte engendrera par le moyen des dièses, dans l'ordre ascendant, les tons de sol, ré, la, mi, si, fa et ut, et par le moyen des bémols, dans l'ordre descendant, les tons de fa, si, mi, la, ré, (confondu, dans le système tempéré, avec ut), sol (confondu avec fa), ut (confondu avec si naturel, et non usité). (Voyez Cercle des Quintes, Armure, Fonction, Relatif, Tonalité.)
4. Quelquefois, et surtout dans le langage parlé, synonyme d'intensité sonore : hausser le ton = parler à haute voix, parler fort; baisser le ton = parler à voix basse. En 1610, dans son Traité des tons, Pierre Maillart démontre comment ce mot est équivoque, ayant trois significations : la première, celle d'un son ferme et stable, le ton de la cloche, le ton de l'orgue, etc. ; d'où vient donner le ton, etc. La seconde, signifiant la distance, d'une note à sa voisine, et la 3e « qui est la plus impropre, est quand ce mot ton est usurpé pour signifier une sorte ou espèce de musique que nous appelons proprement mode ou harmonie. »
5. Dans le chant liturgique, formule mélodique affectée à une partie déterminée de l'office. Exemple : le ton de l'évangile, le ton de la préface. Le ton est établi sur un son principal, appelé dominante ou corde récitative, qui reste invariable; seules, la médiante et la finale varient. Pour le chant ordinaire des psaumes, on se sert de huit tons, ou formules; il y a en outre des tons spéciaux pour le chant du Magnificat, et une formule dite tonus peregrinus. (Voy. Intonation.) Les numéros des tons ont été arbitrairement appliqués, aux modes auxquels ils peuvent se rapporter. De plus, le mot de ton servant, depuis une très lointaine époque, à désigner les transpositions des modes, c'est par une confusion regrettable que le mot ton continue d'être employé au lieu de mode pour désigner les gammes différentes du chant liturgique. « S'ils vous parlent du ton dorien, traduisez mode phrygien; s'ils disent ton phrygien, interprétez mode dorien, etc. » (Emmanuel.)
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