Dictionnaire de Métronimo | |
Dictionnaire pratique et historique de la musique | |
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Berlioz a voulu 8 paires de timbales dans le Tuba mirum de sa Messe des morts. « Une telle accumulation de moyens extraordinaires est hors de toute proportion avec le résultat obtenu. » (Gevaert). Le timbalier ne frappe pas la peau au centre du cercle, mais vers les bords, à 10 ou 15 centimètres suivant le diamètre de l'instrument. Un bon timbalier varie dans une certaine mesure l'impression de durée du son, par des procédés étudiés de percussion. Il varie sûrement l'intensité et obtient les nuances les plus délicates. Tous les dessins rythmiques sont possibles, jusqu'au roulement ou trémolo le plus rapide. Beethoven a tiré les plus beaux effets des timbales (finale de la Symphonie en ut mineur, scherzo de la 9e Symphonie, Dona nobis pacem de la Messe en ré). Comme le tambour, les timbales peuvent se jouer voilées, dans les morceaux funèbres. Bien que de très ancien usage, sous le nom de nacaires, dans les armées où les croisades les avaient importées d'Orient, les timbales jouées à cheval étaient encore une curiosité pour les Français en 1559. La princesse Elisabeth de France, fille de Henri II, donnée en mariage à Philippe II, roi d'Espagne, fut reçue à la frontière de ses nouveaux États aux sons de « cornetz, haulxbois, trompettes, tabartz, qui sont tabourins à cheval, à la moresque, comme les avoit le duc de Saxe au camp dernier de France », etc. A l'arrivée de Henri de Valois à Cracovie, les seigneurs polonais le reçurent au son d'une musique de trompettes, cors sarrazinois et « deux petits tabourins d'arin qu'un homme porte à cheval devant luy et les bat ensemble des deux mains ». Au carrousel de la place Royale, en 1612 (fêtes du mariage de Louis XIII), on vit « 12 tambours à cheval habillez de toile d'argent, ayans chacun 2 tambours à l'arçon de la selle, sonnans plusieurs sons agréables ». En 1517 dans une joute à Valladolid, en présence de Charles Quint, on vit des groupes de 20 et de 12 ataballes montés sur des mulets, « menant grant bruyt » et, devant le roi, 30 tambourins à cheval habillés à la morisque, « avec chascun deulx gros tambourins, à dextre et à senestre », qui menaient grand bruit. L'Orchésographie (1588) appelle les timbales tambour des Perses et dit qu' « aulcuns allemands » en usent, en le portant à l'arçon de la selle. Il ne parle que d'un instrument, non d'une paire, et lui donne 2 pieds et demi environ de diamètre.
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