Septième degré de la gamme diatonique, séparé de l'octave de la tonique par un demi-ton. Appelé parfois sous-tonique, mais à tort, ce terme convenant aux échelles archaïques ou exotiques dont l'avant-dernier degré est à distance d'un ton de l'octave. Le propre de la note sensible est d'annoncer la tonique. L'usage que les maîtres ont fait de la sensible a été l'une des causes du passage de l'ancien système des modes au système moderne réduit, au mode majeur et à son dérivé le mode mineur, « L'intrusion de la sensible dans les modes qui ne la comportaient pas » a eu lieu graduellement depuis le moyen âge, par l'emploi des accidents, écrits ou sous-entendus. Il est difficile de préciser le moment où son usage s'est imposé aux exécutants et où dans les cadences sur la tonique, telles que :
il a fallu
certainement diéser le fa. Cet usage paraît avoir existé « dans des cas nombreux » dès le XV
e s.; il ne faut, dans l'interprétation ou la réédition des œuvres anciennes, y recourir qu'avec une grande prudence, sous peine de fausser le caractère modal du morceau; mais, à mesure qu'on approche de la fin du XVI
e s,, il s'impose davantage. Le
Chant des Oiseaux de Jannequin contient dès la 1
re phrase un exemple de cas où, en raison de la marche des autres parties, le
fa ne doit pas être diésé dans la cadence
sol, fa, sol sur la tonique. Mais après 1550 les éditions suppriment la note du ténor qui contrevient au dièse de la cadence, et cette retouche indique que dans l'intervalle entre 1529 et 1550, l'usage de la sensible s'est installé.