Instrument à vent en cuivre, à tube conique et à anche double, dont le type primitif a été inventé par Sarrus, chef de musique vers 1863. On construit le sarrussophone en huit dimensions échelonnées, dénommées sopranino en
mi, soprano en
si, contralto en
mi, ténor en
si» baryton en
mi, basse en
si, contrebasse en
mi contrebasson en
si. Le sarrussophone se rapproche de près, comme sonorité, des variétés graves de l'ancien hautbois : hautbois de chasse, bombarde, etc. Il fournit une octave et une tierce chromatique en sons fondamentaux, une octave aiguë par la pression des lèvres sur l'anche et par le secours d'une clef qui fait octavier les sons, et quelques degrés supplémentaires enharmoniques. Le sarrussophone ou plutôt un ou 2 instruments de ce type, les graves, se sont acclimatés dans la musique militaire française où ils remplacent le basson et le contrebasson. Les 2 types employés sont les sarrussophone contrebasse en
mi et en
ut, ce dernier remplaçant aussi le contrebasson dans l'orchestre symphonique. Le sarrussophone contrebasse en
mi est seul employé dans les musiques d'harmonie. On l'écrit en
ut, en clef de fa 4
e ligne, il sonne une sixte majeure plus bas. Son étendue est :
avec tous les intervalles chromatiques. Il remplace ou double les contrebasses à cordes dans les musiques d'harmonie. Saint-Saëns a employé le sarrussophone dans l'orchestre de son opéra
Étienne Marcel (1879), Massenet dans
Esclarmonde (1889).