Dictionnaire de Métronimo | |
Dictionnaire pratique et historique de la musique | |
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Il y a un art de la respiration. Marage dit : « Il est inutile d'apprendre à chanter ou à parler si on ne sait pas respirer, et la plupart des voix se perdent non pas tant par une mauvaise méthode que par une mauvaise respiration. Un orateur ou un chanteur doit apprendre à emmagasiner l'air dans les poumons et à ne pas le laisser s'échapper inutilement » car « pendant la phonation, il s'échappe des poumons un certain volume d'air sous une certaine pression; le produit de ces deux quantités : le volume et la pression, donne le travail développé ». La respiration se lie à l'art de phraser. Le sens du discours musical ou de ses périodes est détruit par une mauvaise distribution des respirations. « On doit respirer avant un son filé, dit Lemoine, avant un son contenu d'une longue durée, avant un trait d'une grande longueur, avant un point d'orgue, sur les silences, à la fin d'une phrase. On peut aussi respirer lorsque la ponctuation des paroles le permet, sans qu'il en résulte un contresens dans la musique. » La respiration est de toutes les parties mécaniques de l'art du chant la seule, ou à peu près, sur laquelle le chanteur puisse exercer un contrôle de tous les instants, et dont il soit entièrement le maître. Le moine bénédictin Dom J. Leclerc (?) auteur du traité manuscrit 20 002 de la Bibl. Nat. (vers 1670), dit que « toute la grâce et la beauté du chant » dépendent de la respiration, et que cependant les maîtres s'en soucient très peu, d'où il arrive qu'on voit tant de chanteurs « qui chantent en fendeurs de bois, j'entends, qui à toutes les notes font un nouvel effort de poitrine, souvent accompagné d'un coup de tête comme si a chaque note ils donnaient d'une cognée sur une bûche ».
La place des respirations est indiquée aujourd'hui au chanteur par une virgule tracée au-dessus de la portée. Cavalière (1600) se servait d'un signe en forme de S qu'il appelait Incoronata. L'art de la respiration n'est pas moins utile aux instrumentistes jouant des instruments à vent qu'aux chanteurs. Ce n'est cependant que dans les traités de chant qu'on le voit étudier spécialement. Il n'est pas question de respiration dans la Méthode pour le basson, de Ozi (1754-1777) adoptée par le Conservatoire de Paris. La Méthode de clarinette de Van der Hagen contient en une page et demie un chapitre sur la respiration où il n'est question que de la place où l'instrumentiste peut ou doit respirer, dans la phrase musicale.
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