Nom masculin (vieux).Action d'accorder plus bas ou de faire descendre plus bas, « en aval » divers instruments. Les luthistes, au XVIe s., et au XVIIe, pratiquaient l'accord « à cordes avalées » en les baissant d'un demi-ton. Le nom de « clavecin à ravalement », donné par le facteur Nicolas Dumont aux instruments qu'il fabriquait vers la fin du XVIIe siècle, a pour explication l'étendue du clavier de ces instruments, qui descend d'une quinte « en aval » de celui des instruments similaires du même temps. On désignait couramment par ce terme les touches d'un clavier ajoutées en dessous de son étendue ordinaire. Les clavecins dont l'étendue dépassait quatre octaves étaient dits à ravalement, ceux qui atteignaient cinq octaves, « à grand ravalement ». Taskin, vers 1770, « mettait à ravalement » des clavecins des Ruckers, de Couchet, et d'autres facteurs de XVIIe s. L'opération, qui élargissait le clavier de 0 m. 16 ou 0 m. 17, entraînait l'élargissement de la caisse et l'enlèvement du couvercle avec son décor. Les instruments anciens étaient presque aussi abîmés que les luths transformés en vielles. Dans les orgues, les jeux d'anches étaient souvent à ravalement, dans la facture française du XVIIIe s., et de la première moitié du XIXe, les jeux de fonds commençant à l'ut grave de seize pieds, et les « grands » jeux d'anche descendant parfois jusqu'au sol au-dessous, pour le clavier de pédales.