Dictionnaire de Métronimo | |
Dictionnaire pratique et historique de la musique | |
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Adam de Saint-Victor, au XIIe s., s'illustra par la composition des proses et eut pour émules et successeurs plusieurs religieux du même monastère parisien, dont les œuvres firent donner à ce genre le surnom de victorin. Leur succès fit éclore par centaines les pièces du même genre, que l'on fut, par cet « excès » même, amené à supprimer des livres liturgiques. Cinq proses seulement ont été conservées dans le Missel Romain et le Graduel Vatican : Victimae paschali (XIe s.), Veni, Sancte Spiritus (XIIIe s.); Lauda Sion (XIIe-XIIIe s.); Dies irae, œuvre de Thomas de Celano (décédé en 1256); Stabat mater, dont les paroles sont de Jacopone de Todi, et qui a reçu plusieurs mélodies, dont la plus répandue, avec toutes les strophes sur le même thème, s'est établie vers la fin du XVIe s. Les proses Inviolata (XIe s.) et Ave verum (XIIIe s.) sorties depuis longtemps des livres officiels, sont demeurées un peu partout en usage. Les proses contenues dans les propres diocésains sont presque toutes modernes (XVIIIe s.) et « ordinairement d'un goût détestable » (Gastoué). Il a été longtemps de mode de « faire des gorges chaudes » à l'occasion de la « prose de l'âne », le célèbre Orientis partibus. Les écrivains qui se repassaient ces lieux communs n'avaient à peu près aucune idée du véritable texte de l'office de la Circoncision, tel que l'avait réglé Pierre de Corbeil, archevêque de Sens, décédé en 1221. La publication de l'Office par M. Villetard en 1908, et quelques exécutions de la prose, notamment à la Sainte-Chapelle pendant le Congrès musical de 1914, ont présenté sous un jour tout-autre, et qui est le vrai, cette pièce de poésie populaire chantée, du XIIIe s.; le refrain Hez, sire asne, hez! n'a rien de choquant. La prose Laetabundus fut peut-être la plus célèbre de tout le moyen âge. Destinée à la fête de Noël et adaptée ensuite, par des modifications de textes, à une quinzaine de fêtes différentes, traduite en langue vulgaire, transformée en cantique, travestie en chanson, elle fut extrêmement populaire en France du XIIe au XVIIe s.
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