Superposition, dans une composition harmonique, de parties se mouvant chacune sur un rythme différent. Il n'y a pas polyrythmie pour des valeurs différentes, mesurables sous la même cadence, mais seulement pour des valeurs semblables ou différentes, obéissant à des rythmes opposés. Les maîtres du moyen âge et du XVI
e s. superposaient les rythmes avec une aisance et une hardiesse qui se sont perdues pendant l'époque classique et que la rigidité de la mesure battue rendait impossible. Puisque la semi-brève, sous le régime de la perfection, valait trois, et sous celui de l'imperfection, deux, les maîtres usaient des deux signes simultanément pour faire coïncider sous le
touchement de l'unité rythmique, la semi-brève, des groupes binaires et ternaires superposés, dont « l'antagonisme » produisait des effets puissants. Janequin, dans ses chansons descriptives, y a recouru habilement. Brossard, en 1703, à l'article
Gigue, cite une pièce à trois parties contenue dans les
Artificii musicali de Vitali, où le 1
er violon est marqué à 12/8, le second à quatre temps et la basse à 3/4.