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Aux Passions se rattachent dans le XVIIe s., les histoires telles que l'Histoire de la Résurrection de Schütz, (1623), et les compositions sur les Sept Paroles du Christ sur la croix, pour servir d'intermèdes à un sermon sur la Passion. Schütz a traité ce texte.
Au XVIIe s. seulement, la Passion quitta sa forme et sa destination liturgiques et entra dans la catégorie de l'oratorio. A partir de Schütz, les Passions allemandes, agrandies, deviennent une grande cantate religieuse ou un oratorio, dont le point culminant est atteint par les deux immortelles Passions selon saint Jean et selon saint Matthieu, de Bach. Le « récitant » y conserve le rôle de l'évangéliste, mais les airs, les chœurs se développent librement sur des textes seulement imités du Nouveau Testament, et le choral y mêle les effusions lyriques et religieuses de la communauté des fidèles. Les Passions devinrent une branche spéciale de la musique religieuse de concert.
Le passage de la Passion à l'oratorio devient visible dès 1704 avec l'œuvre de R. Keiser, Der blutige und sterbende Jesus, sur un texte de Hunold qui abandonne la Bible, qui versifie toutes les paroles sacrées, et qui se dirige vers le style dramatique. Le même compositeur, Keiser, traita en 1712 le texte du poète Brockes sur la Passion, texte franchement rapproché de l'opéra, et que plusieurs autres compositeurs adoptèrent ensuite, Haendel (1716), Mattheson, Telemann. Ces œuvres furent imitées aussitôt et le nombre des oratorios de la Passion s'accrut rapidement. J.-B. Bach en composa cinq, dont une d'après chaque évangéliste (la Passion selon saint Luc est contestée), et la 5e sur un texte de Picander. La Passion selon saint Jean est la plus connue; la Passion selon saint Matthieu, la plus considérable, à la fois pour les moyens sonores qui y sont employés (double chœur, double orchestre, développements des formes) et pour son étendue (qui exige, si l'on veut la faire entendre en entier, plusieurs heures). Elle fut composée en 1729. On peut ranger parmi les passions liturgiques ou pseudo-liturgiques du culte luthérien allemand les nombreuses cantates de la Passion écrites pendant le XVIIIe s., sur des épisodes séparés. C.-Ph. Emm. Bach n'en a pas laissé moins de vingt et une. Les Italiens, tels que Jomelli, composent alors sur un texte de Métastase, en forme d'oratorio dramatique sur le sujet de la Passion. Très rares sont les maîtres français qui ont écrit des compositions liturgiques ou des oratorios sur la Passion. Après la Passion selon Saint Matthieu (1534) de Claudin de Sermisy, et une Passion anonyme d'un autre maître français, publiées ensemble par Attaingnant en 1534, on ne trouve guère à citer que le Reniement de saint Pierre, de M.-A. Charpentier (décédé en 1704) traité en forme d' « histoire sacrée » ou de motet dramatique, sur le texte latin de l'Évangile selon saint Matthieu principalement, mais avec additions de versets tirés des autres évangélistes.
Les Sept Paroles, au modèle autrefois illustré par Schütz, prennent alors plus d'importance. La plus célèbre de ces compositions est à coup sûr celle de Haydn, qui, écrite d'abord en forme de morceaux d'orchestre (1785), ne reçut qu'ultérieurement des paroles (1801). A l'époque moderne, la forme ancienne de la Passion n'est plus cultivée. On écrit des compositions sur les Sept Paroles ou bien des oratorios. Parmi les premières, on peut citer celle de Théodore Dubois (1867). Don L. Perosi a fait exécuter en 1899 une « trilogie sacrée » sur la Passion selon saint Marc, composée en trois grands tableaux sur des versets latins détachés de l'Évangile, qui forment un texte mitigé entre le livret et le texte du livre saint. Les thèmes de Lauda Sion et du Vexilla regis y sont, entre autres thèmes liturgiques, employés sous différents aspects.
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