La recherche de l'expression, ou la manière de passer d'une nuance à une autre avec un même timbre, conduisit à différentes modifications dans la construction de l'orgue, pour arriver à obtenir ces effets. Le procédé trouvé le premier, et qui s'est généralisé, au point de pouvoir être adapté à la plupart des claviers d'orgue, et à la plus grande partie des jeux, est le système de la boîte expressive, appliqué pour la première fois à Londres par Jordan en 1712; commandée d'abord par des glissières faisant évoluer l'une devant l'autre deux parois mobiles, la boîte expressive fut ensuite munie de jalousies mobiles. Mais, tandis que, peu à peu, quoique fort lentement, la facture anglaise et la facture allemande, vers 1780, répandaient ce procédé, les facteurs français de la fin de même siècle cherchèrent à modifier l'intensité du son lui-même, soit par une différence de pression dans la soufflerie, soit par une soufflerie indépendante, soit encore par l'enfoncement progressif des touches. Ce dernier système était dû à Sébastien Érard, vers 1785. Plus tard, Grenié (1810) appliqua en plus grand les autres procédés, et c'est lui qui imagina le vocable d' « orgue expressif » appliqué à des jeux ainsi nuancés, jeux d'anches libres intercalés dans un grand orgue. Ce fut l'origine, en construisant à part de tels jeux, des instruments pour lesquels a prévalu le nom d'harmonium, vers 1840, employé concurremment avec celui d'orgue expressif pendant un temps assez long.
Voir aussi: Harmonium, Jalousies