Nom féminin.Science de la musique, qui embrasse sa théorie et son histoire. On ne s'est occupé qu'à une époque récente de donner un nom à cette science et d'en mesurer l'étendue. Ses ramifications la rattachent aux ordres de connaissances en apparence les plus éloignés. Elle relève directement de la physique par l'acoustique, de la physiologie par l'étude de l'appareil vocal et de l'appareil auditif, de la psychologie par l'esthétique; elle apporte, par l'étude des gammes et du folklore, une contribution notable à l'ethnographie; dans la recherche des rythmes, elle rencontre la métrique et la cinématique; du côté de l'histoire, elle est inséparable des études liturgiques, littéraires, nationales; elle montre l'union de tous les arts et le rôle de la musique dans l'histoire des civilisations. Cette variété d'aspects attire de nos jours vers la musicologie, un nombre sans cesse grandissant dé savants, d'érudits, de lettrés et d'artistes, et provoque la spécialisation féconde de leurs travaux. La bibliographie des sciences musicales, celle des œuvres des compositeurs, des théoriciens, des critiques, la biographie ou la bio-bibliographie de ceux-ci et de ceux-là, la description et l'histoire des divers aspects de la musique dans le temps et dans l'espace, voilà encore le rôle de la musicologie. C'est ce besoin qui, de tout temps, a conduit à l'édification des beaux ouvrages que nous ont laissés en ce genre, soit les encyclopédistes du moyen âge, soit les spécialistes des temps modernes ; mais l'enseignement suivi de ces matières, soit sous la forme de cours, soit sous celle de conférences ou encore par articles de revues est tout récent. L'enseignement oral de l'histoire de la musique, par exemple, au Conservatoire National, ne remonte qu'à 1878. A dater de 1895, la fondation de la Schola Cantorum a amené, pendant plusieurs années, la création de séries de conférences mensuelles, puis, après 1900, divers cours, libres d'abord, ont été donnés à la Sorbonne (faculté des lettres), dont une chaire d'histoire de l'art a, depuis, consacré l'utilité réelle. Les revues consacrées aux diverses branches de la musicologie sont de fondation plus ancienne : la Revue musicale de Fétis (1827-1834) a marqué le point de départ; puis, à partir du milieu du XIXe s., des essais de groupements ont commencé à réunir en sociétés à but déterminé les spécialistes de la musicologie, à commencer par ceux dont l'histoire et l'étude de la musique religieuse sollicitaient les efforts. De là, naquirent des congrès, rares d'abord, puis devenus de plus en plus fréquents, à mesure que grandissait le nombre, de musiciens et d'érudits s'intéressant à ces matières. La fondation de la Société Internationale de Musique a la suite du Congrès de Paris tenu en 1900, a synthétisé ces efforts, et, si cette société a dû être dissoute à la suite des événements de 1914, afin de rompre le contact avec diverses nationalités, elle a permis aux musicologues de chaque grand pays de former des associations nationales constituées d'une manière suffisamment solide pour être viables, en rassemblant les plus représentatifs des érudits ou des chercheurs de chacune des spécialités plus haut mentionnées. Ces associations peuvent d'ailleurs entretenir, et entretiennent effectivement les plus féconds rapports avec celles des autres pays. En France, l'ancienne section nationale de la Société Internationale de Musique a été relevée sous le titre de Société Française de Musicologie : elle fait paraître en volumes, par fascicules périodiques, les rapports et communications de ses membres.