Dictionnaire de Métronimo | |
Dictionnaire pratique et historique de la musique | |
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A l'heure actuelle, un répertoire national de marches militaires existe en chaque pays et comprend fréquemment des morceaux spécialement composés pour un corps ou pour un régiment. Entre les marches françaises qui sont devenues le plus justement populaires, il suffit de rappeler la marche de Sambre-et-Meuse, de Planquette (vers 1860) et la Marche lorraine de Ganne (vers 1895). En dehors de la destination immédiatement militaire, le nombre est infini des marches composées en vue de buts divers pour toutes les combinaisons d'instruments. Berlioz est un des maîtres qui ont affectionné cette forme : après la Marche au supplice, de la Symphonie fantastique (1828) et la Marche des pèlerins, de la symphonie Harold en Italie (1834), il a écrit la marche de sa Symphonie funèbre et triomphale (1834), la Marche des drapeaux, de son Te Deum (1849), la Marche hongroise de La Damnation de Faust (1848), qui est un arrangement de la Marche de Racoczy, la Marche funèbre troyenne des Troyens à Carthage (1863).
Introduite dès l'origine dans l'opéra et le ballet pour l'accompagnement musical des entrées et des défilés, la marche y a revêtu tantôt la forme usuelle avec da capo, comme la Marche du Prophète, de Meyerbeer (1849), et tantôt une forme développée en couplets reliés par un thème principal, et qui ont pour mission de caractériser des groupes différents de personnages, comme la Marche des corporations, dans Les Maîtres chanteurs, de R. Wagner (1868).
Les titres et les destinations spéciales donnés à des marches instrumentales n'en modifient pas le plan, mais le style. C'est ainsi que les deux plus célèbres marches funèbres, celle de la Symphonie héroïque, de Beethoven (1803) et celle qui fait partie de la 12e Sonate pour piano, de Chopin (1840), se conforment à la symétrie pour ainsi dire obligatoire du da capo, en animant cette forme d'une expression intense de gravité douloureuse ou de morne désolation.
Entre les marches religieuses, aucune ne surpasse la noble gravité de celle d'Alceste, de Gluck (1776). La marche du Songe d'une nuit d'été, de Mendelssohn, que l'on a coutume d'intituler Marche nuptiale est une brillante musique de cortège dans le style d'opéra et dans la forme à couplets.
On a traduit inexactement par Marche aux flambeaux le titre de Fackeltanze de Meyerbeer, sortes de danses composées pour des cérémonies traditionnelles à la cour de Prusse et dont l'une, au moins, a été jadis entendue dans les concerts.
2. On appelle Marche harmonique une série de progressions, ou répétitions d'une formule harmonique à un intervalle supérieur ou inférieur. La marche harmonique est dite ascendante ou descendante, selon le sens où s'effectuent les progressions, unitonique, lorsqu'elle s'accomplit sans changement de ton, modulante, lorsqu'elle parcourt plusieurs tons avant sa terminaison. Afin de conserver la symétrie des parties harmoniques de progression en progression, on y permet l'usage d'intervalles ordinairement défendus, tels que les octaves et les quintes cachées.
3. On donnait avant le XVIIe s. le nom de marche aux touches du clavier.
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