Nom masculin avec jongleresse, non féminin, du latin joculator, ancien français juglorNom donné au moyen âge aux chanteurs, mimes, et joueurs d'instruments nomades qui précédèrent les ménestrels. Une division assez nette apparaît au Xe s., entre les jongleurs ordinaires, histrions de bas étage, à maintes reprises poursuivis par les condamnations de l'Église, et les jongleurs de gestes, interprètes des chansons de gestes et des œuvres des troubadours, qui trouvaient au contraire accueil et protection dans les châteaux et les monastères. Une confrérie de jongleurs qui existait à Fécamp dans le XIe s., avait été autorisée par les abbés de ce monastère. Rutebeuf, faisant parler un jongleur, lui attribue l'art de jouer de la vièle, de la harpe, de la flûte, de la cornemuse et de la gigue. Il y avait à Paris en 1292, une « rue aux jugléeurs » dans laquelle demeuraient plusieurs musiciens. Dans le siècle suivant, ce terme, décrié, ne désignait plus que des saltimbanques, et celui de ménestrier le remplaçait pour qualifier les musiciens.