Dictionnaire de Métronimo | |
Dictionnaire pratique et historique de la musique | |
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Cette acception disparaît au XVIIe s. Au lieu de remplir l'intervalle entre deux sons disjoints, le groppo, devenu le gruppetto, appelé par les clavecinistes français doublé ou double cadence, par les italiens circolo mezzo, par les allemands halbzirkel, par les anglais turn, est devenu un petit ornement enroulé autour d'un son principal qu'il précède ou qu'il prolonge. On l'exprime par un signe en forme de S, droit ou couché, que l'on pose d'abord indifféremment dans un sens ou dans l'autre, mais que l'on s'accoutume bientôt à diriger dans un sens spécial, selon qu'on doit commencer l'ornement par la note supérieure ou inférieure et que l'on munit, s'il y a lieu, d'un signe d'altération accidentelle.
Les deux formes, ascendante et descendante, sont enseignées par Brossard (1703) et par Walther (1732). Emmanuel Bach (1753) préfère commencer le gruppetto par la note supérieure et tout en blâmant l'abus qu'en font les virtuoses, il recommande son association avec le mordant et vante le bon effet qu'il peut produire dans une mélodie de mouvement lent, où l'on sait l'introduire à propos. Manfredini (1797) énumère quinze façons de noter et d'exécuter les gruppetti de 3, 4 et 5 notes, en montant (direct), en descendant (renversé ou rovescio), avec et sans demi-ton accidentel, et placé différemment, selon qu'il succède à une note simple ou pointée. La notation commune, bien qu'elle en offre encore quelques exemples à l'époque classique, n'a pas conservé la forme descendante. Lorsque le gruppetto doit contenir une note chromatique ou un signe d'altération, l'usage est d'indiquer le bémol ou le dièse au-dessus ou au-dessous du signe, conformément à la direction exprimée par celui-ci :
Mais l'emplacement du signe au-dessus ou après la note décide encore du moment de son exécution et par conséquent de l'emprunt à faire, pour sa durée, à l'une au l'autre des notes contenues dans la mesure :
Les maîtres classiques font un usage constant de toutes les formes du gruppetto, en marquant son emploi par les signes conventionnels, ou en petites notes :
De toutes les formules ornementales héritées des anciennes écoles, le gruppetto est à peu près la seule, une fois le trille mis à part, pour laquelle Wagner ait montré une sympathie effective; l'emploi qu'il en a fait dans ses drames, a constamment pour but de souligner l'importance d'une note essentielle de la mélodie. L'exemple le plus connu se trouve dans la marche de Tannhauser (1845), mais on en remarque d'aussi caractéristiques dans Lohengrin (1854) et dans les ouvrages les plus « avancés » du maître :
Garcia (1855) regarde le gruppetto comme une forme de mordant et le décrit sous ce nom, en le déclarant « l'ornement le plus ordinaire et par cela même le plus nécessaire du chant ».
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