Dictionnaire de Métronimo
Dictionnaire pratique et historique de la musique
Lien vers le dictionnaire https://dictionnaire.metronimo.com/index.php?a=list&d=1
Lien vers le terme https://dictionnaire.metronimo.com/index.php?a=term&d=1&t=2587
Cri
Nom masculin.
1. Son inarticulé arraché à l'homme par la douleur ou les passions. L'effort vocal nécessaire à la production du cri outrepasse les conditions normales de l'émission de la voix chantée. Les compositeurs qui l'ont introduit en des scènes particulièrement pathétiques l'ont parfois prescrit sans le noter : ainsi fait Wagner dans Tristan et Isolde, acte II, scène III, en écrivant, au-dessus de la portée qui contient la partie de Brangaine : « Elle pousse un cri aigu » ; plus généralement, le degré sur lequel le cri doit être proféré est fixé par la notation. Dans quelques ouvrages plus récents, se remarque l'emploi d'une forme spéciale de note. Debussy figure par une note lozangée le sol sur lequel Mélisande pousse un cri d'effroi, à la vue des trois pauvres assis dans la grotte (Pelléas et Mélisande, acte II, scène III). Dukas se sert du même signe pour le cri que poussent les six femmes, lorsque Ariane brise la fenêtre du souterrain (Ariane et Barbe-Bleue, acte II).

2. On nomme cris les appels vocaux où sont différenciées musicalement les inflexions de la voix, sans qu'il y ait chant proprement dit. Tels sont les cris des marchands en plein vent et des travailleurs de certains métiers, dont les compositeurs ont à diverses époques tiré un heureux parti descriptif. Déjà les contrepointistes italiens du XVe s. s'y essayaient; au XVIe, Clément Janequin fit des « cris de Paris » le tissu musical d'une de ses plus célèbres chansons à quatre voix. Quelques motifs semblables assurèrent le succès d'une scène de La Fanchonnette, de Clapisson (1856), avant de se voir enchâssés, avec un art infini, dans un tableau de Louise, de G. Charpentier (1900).

3. Émission du son propre à chaque espèce animale. Le cri, fixé par l'hérédité, constitue un langage, pour les individus de même espèce. Son élément primordial immédiatement reconnaissable réside dans le timbre, mais une construction mélodique et rythmique existe chez les espèces supérieures. Quoiqu'il soit difficile de les traduire musicalement, les cris des animaux ont été cependant notés plus ou moins approximativement par de nombreux compositeurs qui les ont introduits dans leurs œuvres.

© 2003 metronimo.com