Nom féminin.Art d'inventer et d'écrire les œuvres musicales. Cet art suppose chez celui qui l'exerce dans sa plénitude la possession complète de la technique musicale et le degré d'imagination nécessaire pour en employer le langage à l'expression de pensées et de sentiments personnels. L'opinion commune sur l'inspiration est fausse, en ce qu'elle accorde à l'intuition un rôle exagéré dans l'acte de la création artistique; le travail et la réflexion y prennent une part que l'on peut dire presque toujours prépondérante, et à plus forte raison dans les œuvres développées. Les biographes de Beethoven nous apprennent qu'il fut un improvisateur merveilleux : ses carnets d'esquisses nous montrent par quelles profondes méditations et quels patients tâtonnements dans le choix et la rédaction des idées musicales il préparait la mise au jour d'une œuvre nouvelle. L'enseignement de la composition, tel qu'il est donné dans les écoles et les conservatoires modernes, est préparé par une longue filière de classes de solfège, d'harmonie, de contrepoint et de fugue, qu'accompagne la pratique du chant et d'un ou plusieurs instruments et qui tendent à procurer au candidat compositeur la maîtrise des formes; pour être fécond, un tel enseignement exige encore de l'élève l'étude comparée des œuvres anciennes et modernes, qui développera en lui le sens critique et l'accoutumera à l'exercer sur lui-même, et l'acquisition d'une « culture générale » assez vaste pour élever son intelligence au-dessus des spécialités trop bornées et des habiletés de métier.