Dictionnaire de Métronimo | |
Dictionnaire pratique et historique de la musique | |
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2. Nom masculin. La langue allemande désigne, sous ce nom le chant liturgique à l'unisson, Choralgesang ou Gregorianischer Choral. La langue française réserve le même vocable au chant protestant allemand tel que l'ont créé Luther et ses contemporains et qu'il a été harmonisé et porté par J.-S. Bach à sa plus haute expression. L'idée de Luther était de donner au peuple des chants allemands faciles à retenir, par lesquels il pût intervenir dans la célébration du culte. Aidé de son ami Johann Walther et de quelques poètes et musiciens, Luther en proposa les premiers modèles, qui se chantaient en chœur à l'unisson. Les textes, inspirés des livres saints, étaient divisés en 4 ou 8 strophes ou couplets semblables, portant la même mélodie. Les thèmes étaient imités du chant romain ou du chant populaire profane. Le plus célèbre et l'un des plus beaux de tous, surnommé le Choral de Luther, sur les paroles Ein feste Burg, fut ainsi composé en 1530 par Walther d'après le Gloria de la messe De Angelis et dédié par lui à Luther, comme en fait foi le manuscrit. La forme première de ce chant différait quelque peu de celle sous laquelle il est devenu traditionnel :
Bientôt Walther, Senfl et quelques autres maîtres donnèrent au genre du choral une acception nouvelle en l'harmonisant à 4 voix. La mélodie, placée à la partie supérieure, ressortait clairement au-dessus d'une succession d'accords très simples; sa division en segments séparés par des repos suspensifs correspondait vers pour vers au texte poétique. L'impulsion donnée à cette forme porta bientôt des fruits abondants. A la fin du XVIe s., les communautés protestantes de langue allemande étaient déjà dotées par Osiander, Calvisius, Hassler, Eccard, de nombreux recueils de chorals. Mais c'est avec J.-S. Bach (1685-1750) que le choral atteignit, sa dernière perfection. A la fin de chacune de ses Cantates d'église et dans ses Passions, Bach a placé des chorals à 4 voix et orchestre, où la plénitude et la magnificence de l'harmonie s'allient à la simplicité des formes. Non moins admirables sont les Chorals pour orgue qu'il écrivit pour servir de préludes aux réunions cultuelles. Enfin, le Choral varié, tel qu'il l'a traité, soit pour l'orgue, soit pour l'orchestre et les voix, constitue « l'une des plus belles formes de l'art religieux au XVIIIe s. ». Les générations suivantes, en cultivant honorablement les mêmes genres, n'y ont rien ajouté. Plus de soixante harmonisations du seul choral Ein feste Burg ont été publiées avant et après Bach. Les premières mesures de la version qu'en a donnée ce maître à la fin de sa cantate de ce nom, (1730 ou 1739), suffisent à en indiquer le style :
De nos jours le titre de choral est donné, indépendamment de toute relation avec le culte protestant, à des pièces instrumentales d'un caractère religieux, non confessionnel, rappelant librement les formes du choral varié de Bach. Les trois Chorals pour orgue, de César Franck (1890), prennent rang parmi les chefs-d'œuvre du répertoire de l'orgue.
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