Ancienne danse française mise à la mode sous Charles IX et tirant son nom d'une mascarade où les danseurs étaient costumés en « sauvages des îles Canaries » et exécutaient des pas « bizarres et ressentant fort le sauvage ». L'air en était bref, coupé en deux reprises et mesuré sous le signe binaire. Mersenne (1636) tenait naïvement cette danse pour « venue des îles Canaries » et la déclarait « grandement difficile » et réservée à « ceux qui sont très bien instruits dans cet exercice ». Son rythme s'était transformé en celui d'une sorte de gigue lente notée 6/8, avec la première croche de chaque triolet pointée :
C'est sous cette forme que Lulli notait les canaries et qu'elles furent introduites par Purcell dans son
Diocletian (1690), par Muffat et Cousser, tous deux élèves de Lulli, dans leurs suites instrumentales. Mais les
Pièces de clavecin de Couperin (1713) contiennent un morceau sous le même titre, noté à 3/4. En 1739, Mattheson faisait des canaries une des quatre variétés de la gigue, avec laquelle elles se confondirent bientôt complètement.