Dictionnaire de Métronimo
Dictionnaire pratique et historique de la musique
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Agnus Dei
Le cinquième des chants à texte invariable qui constituent la partie chantée par le chœur dans l’ordinaire de la messe, selon la liturgie romaine. Il y fut introduit, à l’imitation des rites de la messe grecque, par le pape Serge Ier, au VIIe s. Les reprises du texte et de la mélodie semblent avoir été d’abord aussi nombreuses que l’exigeait la durée de la cérémonie du baiser de paix; puis l’habitude s ‘établit de les borner à trois, dont la dernière se terminait par les mots « dona nobis pacem », et qui recevaient chacune une mélodie différente, de plus en plus ornée. Le répertoire du chant grégorien contient un grand nombre d’Agnus Dei, appartenant à des messes qui répondent chacune à une solennité particulière. Dès les débuts de l’art polyphonique, les compositeurs établirent le principe de l’unité de thème entre toutes les parties d’une messe, mais en donnant à chacune une signification spéciale. Pendant tout le XVIe s., les successeurs d’Ockeghem, jusqu’à Palestrina, conservèrent à l’Agnus Dei, de brèves dimensions, avec une variété de formes entre ses trois reprises, souvent obtenue par le traitement en duo de la seconde et une allure plus brillante de la troisième. Lorsque, à l’époque moderne, avec l’introduction de l’orchestre, le style dramatique eut fait irruption dans la musique des messes, l’Agnus Dei, tout en se prêtant peu, par son texte, aux longs développements, participa largement à l’extension des moyens d’effets. Dans la Messe en si mineur, de Bach, il se divise en deux morceaux fortement contrastés : un air de contralto, sur les paroles des deux premiers « Agnus », et un chœur en fugue serrée, qui supprime la moitié du texte, dans le troisième, pour se dérouler uniquement sur les mots « dona nobis pacem » et clore la partition par de riches formules vocalisées. Beethoven, dans la Messe en ré, a fait de l’Agnus Dei et du « Dona nobis pacem » une splendide symphonie vocale et instrumentale qui déborde tous les cadres liturgiques, mais qui donne une saisissante intensité à l’expression du sentiment religieux.

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